Presented by the Department of French and Francophone Studies (Brown University) at Avon Cinema.
1995-2025: our festival is celebrating its thirtieth anniversary this year.
Thirty years of bringing the best of French and Francophone films to a community of film lovers in Providence and across Rhode Island. For this festive occasion, the Franco-Senegalese filmmaker Alice Diop will be the guest of honor. The 2023 edition of our festival featured the film Saint Omer and Alice Diop will return, this time in person, to open the festival with Nous (We), her acclaimed 2022 documentary on the peripheral zones of Paris. The screening of her other documentary, Clichy pour l’exemple (2006), will also include a “carte blanche” selection by Alice Diop herself among the films that compose her “Ideal Cinematheque of the Outskirts of the World,” a project she began in 2020 with the Centre Pompidou and Ateliers Médicis. Each of the films included in this ongoing project (with already hundreds of both shorts and features) probes the contours of the peripheral zones that are both marginalized by the center and critical of its role.
Guided by the strength and attentiveness of Alice Diop’s gaze, we will thus turn toward the margins whose representations and narratives cinema often questions: the margins of capital cities, the margins of the West, margins of old and new empires—spaces of resistance where it is possible to invent something else.
Alice Diop will also join us to pay tribute to Chantal Akerman, a leading figure in Belgian cinema, for the tenth anniversary of her death. Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, Akerman’s masterpiece, is yet another questioning of the margins—in this instance, the daily life of a woman, whose domestic work becomes increasingly unhinged.
Several films in our 2025 selection probe other interstitial spaces. In Souleymane’s Story by Boris Lojkine, 2024 winner of « Un certain regard » at Cannes, a young Guinean deliveryman travels through Parisian streets on his bicycle while he prepares the narrative for his asylum application in France (the film is based on the life of its main actor, Abou Sangare). This Life of Mine, the last feature film made by Sophie Fillières, who died before its completion (her children made the final cut), tells a story of loneliness, of an elusive identity: in her notes, the filmmaker evoked the “self-reflection” of the main character, masterfully played by Agnès Jaoui, whose disorientation is at once comical, violent and marked by a sort of self-inspired horror.
To narrate: this is the demand the judiciary machine repeatedly makes of the main character of Through the Night (Delphine Girard, 2023) who is at the heart of a rape trial. And it is also what everyone expects from the heroine of Julie Keeps Quiet (Leonardo van Dijl, 2024), who chooses to remain silent rather than to expose sexual violence in the world of professional tennis.
Alongside these films, at times overwhelming and haunted by silences, others are much more hyperbolic in nature. Wild Diamond (Agathe Riedinger, 2024) offers a striking portrait of youth culture dominated by the blinding light of televised reality and social networks. The excessiveness of words, and chatty rhetoric, are also the object of Quentin Dupieux’s irony, which unmasks contemporary hypocrisies in The Second Act (featured as the opening film at Cannes in 2024). And in Testament (2023), with his characteristic biting irony, the Canadian filmmaker Denys Arcand reveals the complacency of competing discourses around political correctness.
A dark rural world full of secrets haunts Alain Guiraudie’s fascinating Misericordia (2024), which shines a dim light on the movements of desire. In contrast, Bas Devos’s Here (2023) depicts a serene atmosphere as a Romanian worker and a Chinese botanist walk through a lush green vegetal world situated on the margins of the city. It is this same ecological vision that inspires Savages, Claude Barras’s animated feature filmed in stop motion which militates for the defense of forests and their inhabitants.
Through the works of Alice Diop and Chantal Akerman and through a selection of fifteen films (Belgian, Canadian, Swiss, and French), our thirtieth edition of the Providence French and Francophone Film Festival resonates with questions and concerns about our world, where threatening horizons coexist with fragile yet necessary resistance.
*
Presenté par le département de French & Francophone Studies (Brown University) à Avon Cinema.
1995-2025 : notre festival fête cette année ses trente ans d’existence. Trente ans durant lesquels nous avons tenté d’apporter le meilleur de la production française et francophone à la communauté des amateurs de cinéma de Providence et du Rhode Island tout entier.
Pour cette occasion festive, la réalisatrice franco-sénégalaise Alice Diop nous fait l’honneur de nous accompagner de sa présence. Saint Omer était à l’affiche de notre édition 2023. Alice Diop sera là, en personne cette fois, pour introduire Nous, son grand documentaire de 2022 sur les périphéries de Paris, qui ouvrira le festival. Autour de la projection de son autre documentaire, Clichy pour l’exemple (2006), elle aura aussi carte blanche pour proposer un choix parmi les films qui composent sa « Cinémathèque idéale des banlieues du monde », un projet qu’elle a initié en 2020 en collaboration avec le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis. Les centaines de titres, longs ou courts, qui y sont déjà rassemblés (la liste ne cesse de croître) sondent chacun à leur manière la notion de « banlieue » telle qu’elle se trouve déterminée à partir d’un centre qui la secondarise mais qu’elle interroge en retour.
Guidé·é·s par la force et la délicatesse du regard d’Alice Diop, nous nous tournerons donc vers ces marges dont le cinéma questionne les représentations et les récits : marges de la capitale, marges de l’Occident, marges des anciens et nouveaux empires — là où, en un mot, ça résiste. Là où autre chose commence à s’inventer.
Alice Diop nous accompagnera également pour rendre hommage à Chantal Akerman, la grande figure du cinéma belge, à l’occasion des dix ans de sa disparition. Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, son chef-d’œuvre, est encore une manière d’interroger la marge : celle du quotidien d’une femme, de son travail domestique qui peu à peu se dérègle jusqu’à l’extrême.
Parmi les films que nous avons sélectionnés pour cette édition 2025, certains s’attachent à montrer d’autres interstices. Dans L’Histoire de Souleymane (Boris Lojkine, prix du jury dans la section « Un certain regard » au festival de Cannes 2024), un jeune Guinéen livreur de repas sillonne à vélo les rues parisiennes tandis qu’il prépare son récit pour sa demande d’asile en France (le film s’inspire de la vie de son principal interprète, Abou Sangare). Ma vie ma gueule, le dernier long-métrage de Sophie Fillières (avant de mourir, en 2023, elle en délègue le montage à ses enfants), se présente également comme le récit d’une solitude qui s’interroge, d’une identité qui fait défaut : dans ses notes, la cinéaste parlait d’un « retour sur soi » du personnage principal (dont la désorientation est magistralement incarnée par Agnès Jaoui) « et de ce que ça induit de comique et de violence, d’une forme d’épouvante de soi-même ».
Raconter : c’est ce que la machine judiciaire demande, encore et encore, à la protagoniste de Quitter la nuit (Delphine Girard, 2023), au cœur d’un procès pour viol. Et c’est aussi un récit que tout le monde attend du personnage principal de Julie se tait (Leonardo van Dijl, 2024), qui s’enferme dans le silence plutôt que de témoigner des violences sexuelles dans le milieu du tennis de compétition.
Face à ces films qui, parfois de manière bouleversante, tendent vers le mutisme, il y a ceux, en revanche, qui choisissent le registre de l’hyperbole. Diamant brut (Agathe Riedinger, 2024) est le portrait saisissant d’une jeunesse gouvernée par la lumière aveuglante de la téléréalité ou des réseaux sociaux. Et c’est le trop-plein de mots, c’est la rhétorique bavarde qui est la cible de l’ironie de Quentin Dupieux dans Le deuxième acte (présenté hors compétition pour l’ouverture de Cannes en 2024) : le cinéma devient ici un révélateur des hypocrisies contemporaines. Dans le style mordant qu’on lui connaît, le réalisateur québécois Denys Arcand n’hésite pas, lui non plus, à mettre en scène dans Testament (2023) la complaisance des discours qui se confrontent autour du politiquement correct.
Une ruralité sombre et pleine de secrets règne dans le fascinant Miséricorde d’Alain Guiraudie (2024), film mettant en scène le désir dans toute son ordinaire obscurité. C’est dans une atmosphère apaisée, en revanche, que Here (Bas Devos, 2023) suit les promenades d’un ouvrier roumain et d’une botaniste chinoise à la découverte des infinies richesses végétales qui vivent dans les intervalles de l’espace urbain. Et c’est de la même vision écologique que s’inspire Sauvages, le film d’animation en stop motion réalisé par Claude Barras, pour sa défense militante des forêts et de leurs habitants.
À travers les regards d’Alice Diop et de Chantal Akerman, au fil d’une sélection composée de quinze films belges, québécois, suisses et français, notre trentième édition résonne des questions et enjeux qui agitent un monde, le nôtre, où voisinent des horizons menaçants et des résistances aussi fragiles que nécessaires.
1995-2025: our festival is celebrating its thirtieth anniversary this year.
Thirty years of bringing the best of French and Francophone films to a community of film lovers in Providence and across Rhode Island. For this festive occasion, the Franco-Senegalese filmmaker Alice Diop will be the guest of honor. The 2023 edition of our festival featured the film Saint Omer and Alice Diop will return, this time in person, to open the festival with Nous (We), her acclaimed 2022 documentary on the peripheral zones of Paris. The screening of her other documentary, Clichy pour l’exemple (2006), will also include a “carte blanche” selection by Alice Diop herself among the films that compose her “Ideal Cinematheque of the Outskirts of the World,” a project she began in 2020 with the Centre Pompidou and Ateliers Médicis. Each of the films included in this ongoing project (with already hundreds of both shorts and features) probes the contours of the peripheral zones that are both marginalized by the center and critical of its role.
Guided by the strength and attentiveness of Alice Diop’s gaze, we will thus turn toward the margins whose representations and narratives cinema often questions: the margins of capital cities, the margins of the West, margins of old and new empires—spaces of resistance where it is possible to invent something else.
Alice Diop will also join us to pay tribute to Chantal Akerman, a leading figure in Belgian cinema, for the tenth anniversary of her death. Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, Akerman’s masterpiece, is yet another questioning of the margins—in this instance, the daily life of a woman, whose domestic work becomes increasingly unhinged.
Several films in our 2025 selection probe other interstitial spaces. In Souleymane’s Story by Boris Lojkine, 2024 winner of « Un certain regard » at Cannes, a young Guinean deliveryman travels through Parisian streets on his bicycle while he prepares the narrative for his asylum application in France (the film is based on the life of its main actor, Abou Sangare). This Life of Mine, the last feature film made by Sophie Fillières, who died before its completion (her children made the final cut), tells a story of loneliness, of an elusive identity: in her notes, the filmmaker evoked the “self-reflection” of the main character, masterfully played by Agnès Jaoui, whose disorientation is at once comical, violent and marked by a sort of self-inspired horror.
To narrate: this is the demand the judiciary machine repeatedly makes of the main character of Through the Night (Delphine Girard, 2023) who is at the heart of a rape trial. And it is also what everyone expects from the heroine of Julie Keeps Quiet (Leonardo van Dijl, 2024), who chooses to remain silent rather than to expose sexual violence in the world of professional tennis.
Alongside these films, at times overwhelming and haunted by silences, others are much more hyperbolic in nature. Wild Diamond (Agathe Riedinger, 2024) offers a striking portrait of youth culture dominated by the blinding light of televised reality and social networks. The excessiveness of words, and chatty rhetoric, are also the object of Quentin Dupieux’s irony, which unmasks contemporary hypocrisies in The Second Act (featured as the opening film at Cannes in 2024). And in Testament (2023), with his characteristic biting irony, the Canadian filmmaker Denys Arcand reveals the complacency of competing discourses around political correctness.
A dark rural world full of secrets haunts Alain Guiraudie’s fascinating Misericordia (2024), which shines a dim light on the movements of desire. In contrast, Bas Devos’s Here (2023) depicts a serene atmosphere as a Romanian worker and a Chinese botanist walk through a lush green vegetal world situated on the margins of the city. It is this same ecological vision that inspires Savages, Claude Barras’s animated feature filmed in stop motion which militates for the defense of forests and their inhabitants.
Through the works of Alice Diop and Chantal Akerman and through a selection of fifteen films (Belgian, Canadian, Swiss, and French), our thirtieth edition of the Providence French and Francophone Film Festival resonates with questions and concerns about our world, where threatening horizons coexist with fragile yet necessary resistance.
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Presenté par le département de French & Francophone Studies (Brown University) à Avon Cinema.
1995-2025 : notre festival fête cette année ses trente ans d’existence. Trente ans durant lesquels nous avons tenté d’apporter le meilleur de la production française et francophone à la communauté des amateurs de cinéma de Providence et du Rhode Island tout entier.
Pour cette occasion festive, la réalisatrice franco-sénégalaise Alice Diop nous fait l’honneur de nous accompagner de sa présence. Saint Omer était à l’affiche de notre édition 2023. Alice Diop sera là, en personne cette fois, pour introduire Nous, son grand documentaire de 2022 sur les périphéries de Paris, qui ouvrira le festival. Autour de la projection de son autre documentaire, Clichy pour l’exemple (2006), elle aura aussi carte blanche pour proposer un choix parmi les films qui composent sa « Cinémathèque idéale des banlieues du monde », un projet qu’elle a initié en 2020 en collaboration avec le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis. Les centaines de titres, longs ou courts, qui y sont déjà rassemblés (la liste ne cesse de croître) sondent chacun à leur manière la notion de « banlieue » telle qu’elle se trouve déterminée à partir d’un centre qui la secondarise mais qu’elle interroge en retour.
Guidé·é·s par la force et la délicatesse du regard d’Alice Diop, nous nous tournerons donc vers ces marges dont le cinéma questionne les représentations et les récits : marges de la capitale, marges de l’Occident, marges des anciens et nouveaux empires — là où, en un mot, ça résiste. Là où autre chose commence à s’inventer.
Alice Diop nous accompagnera également pour rendre hommage à Chantal Akerman, la grande figure du cinéma belge, à l’occasion des dix ans de sa disparition. Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, son chef-d’œuvre, est encore une manière d’interroger la marge : celle du quotidien d’une femme, de son travail domestique qui peu à peu se dérègle jusqu’à l’extrême.
Parmi les films que nous avons sélectionnés pour cette édition 2025, certains s’attachent à montrer d’autres interstices. Dans L’Histoire de Souleymane (Boris Lojkine, prix du jury dans la section « Un certain regard » au festival de Cannes 2024), un jeune Guinéen livreur de repas sillonne à vélo les rues parisiennes tandis qu’il prépare son récit pour sa demande d’asile en France (le film s’inspire de la vie de son principal interprète, Abou Sangare). Ma vie ma gueule, le dernier long-métrage de Sophie Fillières (avant de mourir, en 2023, elle en délègue le montage à ses enfants), se présente également comme le récit d’une solitude qui s’interroge, d’une identité qui fait défaut : dans ses notes, la cinéaste parlait d’un « retour sur soi » du personnage principal (dont la désorientation est magistralement incarnée par Agnès Jaoui) « et de ce que ça induit de comique et de violence, d’une forme d’épouvante de soi-même ».
Raconter : c’est ce que la machine judiciaire demande, encore et encore, à la protagoniste de Quitter la nuit (Delphine Girard, 2023), au cœur d’un procès pour viol. Et c’est aussi un récit que tout le monde attend du personnage principal de Julie se tait (Leonardo van Dijl, 2024), qui s’enferme dans le silence plutôt que de témoigner des violences sexuelles dans le milieu du tennis de compétition.
Face à ces films qui, parfois de manière bouleversante, tendent vers le mutisme, il y a ceux, en revanche, qui choisissent le registre de l’hyperbole. Diamant brut (Agathe Riedinger, 2024) est le portrait saisissant d’une jeunesse gouvernée par la lumière aveuglante de la téléréalité ou des réseaux sociaux. Et c’est le trop-plein de mots, c’est la rhétorique bavarde qui est la cible de l’ironie de Quentin Dupieux dans Le deuxième acte (présenté hors compétition pour l’ouverture de Cannes en 2024) : le cinéma devient ici un révélateur des hypocrisies contemporaines. Dans le style mordant qu’on lui connaît, le réalisateur québécois Denys Arcand n’hésite pas, lui non plus, à mettre en scène dans Testament (2023) la complaisance des discours qui se confrontent autour du politiquement correct.
Une ruralité sombre et pleine de secrets règne dans le fascinant Miséricorde d’Alain Guiraudie (2024), film mettant en scène le désir dans toute son ordinaire obscurité. C’est dans une atmosphère apaisée, en revanche, que Here (Bas Devos, 2023) suit les promenades d’un ouvrier roumain et d’une botaniste chinoise à la découverte des infinies richesses végétales qui vivent dans les intervalles de l’espace urbain. Et c’est de la même vision écologique que s’inspire Sauvages, le film d’animation en stop motion réalisé par Claude Barras, pour sa défense militante des forêts et de leurs habitants.
À travers les regards d’Alice Diop et de Chantal Akerman, au fil d’une sélection composée de quinze films belges, québécois, suisses et français, notre trentième édition résonne des questions et enjeux qui agitent un monde, le nôtre, où voisinent des horizons menaçants et des résistances aussi fragiles que nécessaires.
the team @ French & Francophone Studies — Brown University
Committee:
Laura Odello, Director of the Festival
Virginia Krause, Chair of French & Francophone Studies
Stéphanie Ravillon
Annie Wiart
Festival Assistant — Marketing, Editing & Graphic Design:
Anaïs Shen
Administration & Accounting:
Candace Laning, Olivia Urciuoli & Sheena Gilliard
An immense thank you to Sylvie Toux (film festival founder, 1995), Regina Longo, Daniel Kamil, Eric Bilodeau, Richard Blakely, who have been vital to this festival's continued success.
And in loving remembrance of those who worked for years to create and support the festival: Shoggy Waryn, Richard Manning, Achim Wieland and Marcin Gizycki.
Laura Odello, Director of the Festival
Virginia Krause, Chair of French & Francophone Studies
Stéphanie Ravillon
Annie Wiart
Festival Assistant — Marketing, Editing & Graphic Design:
Anaïs Shen
Administration & Accounting:
Candace Laning, Olivia Urciuoli & Sheena Gilliard
An immense thank you to Sylvie Toux (film festival founder, 1995), Regina Longo, Daniel Kamil, Eric Bilodeau, Richard Blakely, who have been vital to this festival's continued success.
And in loving remembrance of those who worked for years to create and support the festival: Shoggy Waryn, Richard Manning, Achim Wieland and Marcin Gizycki.
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Animation by Tim Probert (timprobert.com) |