about
Presented by the Department of French & Francophone Studies (Brown University) at Avon Cinema.
Le Providence French and Francophone Film Festival (PFFFF) fête cette année son 29e anniversaire. Organisé par le département d’études françaises et francophones de l’université de Brown, il se veut ouvert à la ville de Providence et à l’ensemble de la communauté du Rhode Island. L’édition 2024 du festival se déroulera du 29 février au 7 mars et aura lieu dans un vieux cinéma indépendant de quartier, Avon Cinema (fondé en 1938, il avait déjà accueilli notre édition 2023). Treize films ont été choisis dans les productions récentes (2022-2023) de la cinématographie francophone : le Cameroun, le Canada, la France, la Guinée et le Sénégal sont les pays représentés dans la sélection de cette année. Celle-ci alterne aussi les genres. Deux documentaires : Orlando, ma biographie politique, première expérience filmique du philosophe queer Paul B. Preciado, qui s’inspire du roman de Virginia Woolf ; Au cimetière de la pellicule, où le réalisateur guinéen Thierno Souleymane Diallo part à la recherche du premier film réalisé par un cinéaste noir dans l’Afrique francophone. Deux films d’animation pour enfants (mais pas seulement), qui affrontent avec beaucoup de délicatesse et de grâce des thèmes importants : Dounia et la princesse d’Alep (André Kadi and Marya Zarif) parle de la guerre en Syrie, d’une famille de migrants et de leur accueil au Québec ; Sirocco et le royaume des courants d'air (Benoît Chieux) traite de la mélancolie et du pouvoir qu’a la fable de l’adoucir.
Des neuf fictions qui composent notre sélection — huit d’entre elles ont été réalisées par des femmes —, divers thèmes se dégagent. Le couple, d’abord : aux films d’ouverture et de clôture (Anatomie d’une chute, de Justine Triet, Palme d’or au festival de Cannes en 2023, raconte un couple dramatiquement mutilé, tandis que Voyages en Italie, de Sophie Letourneur, suit le périple d’un couple névrosé que seul le cinéma, peut-être, pourra sauver), aux crises du vivre-ensemble que ces deux longs-métrages mettent en scène, répond une comédie de François Ozon sur le couple comme théâtre de crimes petits et grands (Mon crime). La vieillesse et la mémoire, ensuite : le récit sublime d’Un beau matin (Mia Hansen-Love) se partage entre amour et perte, tandis que Sadrack (Narcisse Wandji) montre l’amnésie d’un homme qui résonne avec le souvenir du passé colonial de son pays. Le désir de maternité est le sujet du Ravissement (Iris Kaltenbäck), dont L’été dernier de Catherine Breillat offre une version pervertie et incestueuse. Et c’est enfin la solitude de deux femmes africaines qu’évoquent Mambar Pierrette de Rosine Mbakam (le quotidien d’une couturière dans la ville camerounaise de Douala) ainsi qu’Un petit frère de Léonor Serraille (l’histoire d’une mère et de ses fils émigrés en France).
Au-delà de leurs trames narratives propres, c’est aussi au cinéma lui-même que les films de notre sélection rendent parfois hommage : Voyages en Italie se souvient sans cesse, en filigrane, du légendaire Voyage en Italie de Rossellini, ainsi que de Stromboli ; Au cimetière de la pellicule nous fait découvrir les restes des salles obscures et de leur grandeur passée.
*
This year marks the 29th anniversary of the Providence French and Francophone Film Festival (PFFFF), organized by the Department of French and Francophone Studies at Brown University and open to the broader community in and surrounding Providence. The 2024 edition of the festival will take place from February 29th to March 7th at the Avon Cinema and will include 13 recent French-language films from France, Cameroon, Senegal, Guinea, and Canada.
This year’s selection includes two documentaries: Orlando, my political biography, the first film by Paul B. Preciado, philosopher and queer theorist, stages contemporary avatars of Virginia Woolf’s iconic figure of the same name. In The Cemetery of Cinema, Guinean director Thierno Souleymane Diallo sets out in search of the first film ever made by a French speaking African director and in so-doing uncovers Africa’s own cinematic history. Also featured are two animations for children (but not exclusively) which grapple elegantly with important themes: set in the context of the war in Syria, Dounia and the Princess of Aleppo (André Kadi and Marya Zarif) is a story of migration and resettlement in Quebec; Sirocco and the Kingdom of the Winds (Benoît Chieux) reflects upon the bitter-sweet power of fables.
The nine fictions (eight directed by women) probe a range of themes, from the couple in crisis to displacement and exile. Anatomy of a Fall (Justine Triet), which received the “Palme d’Or” at the 2023 Cannes Film Festival, tells the story of a dramatically mutilated couple while Voyages en Italie (Sophie Letourneur) takes us on a voyage shared by a neurotic couple whose only salvation may perhaps lie in cinema. At the other end of the dramatic spectrum, we find a comedy by François Ozon, The Crime Is Mine, which shows us the couple as the theater of small and big crimes. Several films bring to light experiences of old age and memory: the magnificent narration of One Fine Morning (Mia Hansen-Love) oscillates between love and loss, while Sadrack (Narcisse Wandji) stages an old man whose amnesia echoes the souvenir of his country’s colonial past. Two films evoke the craving for motherhood, which is the subject of The Rapture (Iris Kaltenbäck) and which Catherine Breillat’s Last Summer also treats in a perverted and incestuous version. Solitude and fortitude are explored through the lives of two African women, a seamstress from Douala, Cameroon in Mambar Pierrette (Rosine Mbakam), and an Ivorian mother and her two sons in Mother and Son (Léonor Serraille), spanning 30 years of their lives in France.
Finally, some of the films featured pay tribute to cinema itself. Voyages en Italie follows the threads of Rossellini’s legendary Journey to Italy (1954) and Stromboli, Land of God (1950) while The Cemetery of Cinema takes us to the remnants of movie theaters in West Africa and their past grandeur.
Le Providence French and Francophone Film Festival (PFFFF) fête cette année son 29e anniversaire. Organisé par le département d’études françaises et francophones de l’université de Brown, il se veut ouvert à la ville de Providence et à l’ensemble de la communauté du Rhode Island. L’édition 2024 du festival se déroulera du 29 février au 7 mars et aura lieu dans un vieux cinéma indépendant de quartier, Avon Cinema (fondé en 1938, il avait déjà accueilli notre édition 2023). Treize films ont été choisis dans les productions récentes (2022-2023) de la cinématographie francophone : le Cameroun, le Canada, la France, la Guinée et le Sénégal sont les pays représentés dans la sélection de cette année. Celle-ci alterne aussi les genres. Deux documentaires : Orlando, ma biographie politique, première expérience filmique du philosophe queer Paul B. Preciado, qui s’inspire du roman de Virginia Woolf ; Au cimetière de la pellicule, où le réalisateur guinéen Thierno Souleymane Diallo part à la recherche du premier film réalisé par un cinéaste noir dans l’Afrique francophone. Deux films d’animation pour enfants (mais pas seulement), qui affrontent avec beaucoup de délicatesse et de grâce des thèmes importants : Dounia et la princesse d’Alep (André Kadi and Marya Zarif) parle de la guerre en Syrie, d’une famille de migrants et de leur accueil au Québec ; Sirocco et le royaume des courants d'air (Benoît Chieux) traite de la mélancolie et du pouvoir qu’a la fable de l’adoucir.
Des neuf fictions qui composent notre sélection — huit d’entre elles ont été réalisées par des femmes —, divers thèmes se dégagent. Le couple, d’abord : aux films d’ouverture et de clôture (Anatomie d’une chute, de Justine Triet, Palme d’or au festival de Cannes en 2023, raconte un couple dramatiquement mutilé, tandis que Voyages en Italie, de Sophie Letourneur, suit le périple d’un couple névrosé que seul le cinéma, peut-être, pourra sauver), aux crises du vivre-ensemble que ces deux longs-métrages mettent en scène, répond une comédie de François Ozon sur le couple comme théâtre de crimes petits et grands (Mon crime). La vieillesse et la mémoire, ensuite : le récit sublime d’Un beau matin (Mia Hansen-Love) se partage entre amour et perte, tandis que Sadrack (Narcisse Wandji) montre l’amnésie d’un homme qui résonne avec le souvenir du passé colonial de son pays. Le désir de maternité est le sujet du Ravissement (Iris Kaltenbäck), dont L’été dernier de Catherine Breillat offre une version pervertie et incestueuse. Et c’est enfin la solitude de deux femmes africaines qu’évoquent Mambar Pierrette de Rosine Mbakam (le quotidien d’une couturière dans la ville camerounaise de Douala) ainsi qu’Un petit frère de Léonor Serraille (l’histoire d’une mère et de ses fils émigrés en France).
Au-delà de leurs trames narratives propres, c’est aussi au cinéma lui-même que les films de notre sélection rendent parfois hommage : Voyages en Italie se souvient sans cesse, en filigrane, du légendaire Voyage en Italie de Rossellini, ainsi que de Stromboli ; Au cimetière de la pellicule nous fait découvrir les restes des salles obscures et de leur grandeur passée.
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This year marks the 29th anniversary of the Providence French and Francophone Film Festival (PFFFF), organized by the Department of French and Francophone Studies at Brown University and open to the broader community in and surrounding Providence. The 2024 edition of the festival will take place from February 29th to March 7th at the Avon Cinema and will include 13 recent French-language films from France, Cameroon, Senegal, Guinea, and Canada.
This year’s selection includes two documentaries: Orlando, my political biography, the first film by Paul B. Preciado, philosopher and queer theorist, stages contemporary avatars of Virginia Woolf’s iconic figure of the same name. In The Cemetery of Cinema, Guinean director Thierno Souleymane Diallo sets out in search of the first film ever made by a French speaking African director and in so-doing uncovers Africa’s own cinematic history. Also featured are two animations for children (but not exclusively) which grapple elegantly with important themes: set in the context of the war in Syria, Dounia and the Princess of Aleppo (André Kadi and Marya Zarif) is a story of migration and resettlement in Quebec; Sirocco and the Kingdom of the Winds (Benoît Chieux) reflects upon the bitter-sweet power of fables.
The nine fictions (eight directed by women) probe a range of themes, from the couple in crisis to displacement and exile. Anatomy of a Fall (Justine Triet), which received the “Palme d’Or” at the 2023 Cannes Film Festival, tells the story of a dramatically mutilated couple while Voyages en Italie (Sophie Letourneur) takes us on a voyage shared by a neurotic couple whose only salvation may perhaps lie in cinema. At the other end of the dramatic spectrum, we find a comedy by François Ozon, The Crime Is Mine, which shows us the couple as the theater of small and big crimes. Several films bring to light experiences of old age and memory: the magnificent narration of One Fine Morning (Mia Hansen-Love) oscillates between love and loss, while Sadrack (Narcisse Wandji) stages an old man whose amnesia echoes the souvenir of his country’s colonial past. Two films evoke the craving for motherhood, which is the subject of The Rapture (Iris Kaltenbäck) and which Catherine Breillat’s Last Summer also treats in a perverted and incestuous version. Solitude and fortitude are explored through the lives of two African women, a seamstress from Douala, Cameroon in Mambar Pierrette (Rosine Mbakam), and an Ivorian mother and her two sons in Mother and Son (Léonor Serraille), spanning 30 years of their lives in France.
Finally, some of the films featured pay tribute to cinema itself. Voyages en Italie follows the threads of Rossellini’s legendary Journey to Italy (1954) and Stromboli, Land of God (1950) while The Cemetery of Cinema takes us to the remnants of movie theaters in West Africa and their past grandeur.
the team @ French & Francophone Studies — Brown University
Committee:
Laura Odello, Director of the Festival
Virginia Krause, Chair of French & Francophone Studies
Stéphanie Ravillon
Annie Wiart
and with a special thanks to our Ticketing Coordinator, Stéphanie Gaillard
Festival Assistant, Webdesigner, Editing & Graphic Design:
Anaïs Shen
Administration & Accounting:
Candace Laning, Olivia Urciuoli, & Corlyn Key
The PFFFF would like to thank the following individuals for their precious collaboration:
Steve Tompkins, for developing the ticketing webpage;
Zeynep Aygun, Samuele Capanna, Victoria Cheff, Giovanna Conti, Stéphanie Gaillard, Simon Horn, Jessica Lovett, Andrew Lü, Alessandro Moghrabi, Anaïs Shen, Peter Szendy, Urvi Vora, for presenting the screenings;
Dylan Abel, Felipe Barbosa, Francisco Cerda, Catherine Chen, Lia Chen, Rose Farman-Farma, Ethan Fortier, William French, Tevah Gevelber, Yunan He, Sarah Levine, Angela Lian, Katherine Tobin, for postering.
An immense thank you to Sylvie Toux (film festival founder, 1995), Regina Longo, Daniel Kamil, Eric Bilodeau, Richard Blakely, who have been vital to this festival's continued success.
And in loving remembrance of those who worked for years to create and support the festival: Shoggy Waryn, Richard Manning, Achim Wieland and Marcin Gizycki.
Laura Odello, Director of the Festival
Virginia Krause, Chair of French & Francophone Studies
Stéphanie Ravillon
Annie Wiart
and with a special thanks to our Ticketing Coordinator, Stéphanie Gaillard
Festival Assistant, Webdesigner, Editing & Graphic Design:
Anaïs Shen
Administration & Accounting:
Candace Laning, Olivia Urciuoli, & Corlyn Key
The PFFFF would like to thank the following individuals for their precious collaboration:
Steve Tompkins, for developing the ticketing webpage;
Zeynep Aygun, Samuele Capanna, Victoria Cheff, Giovanna Conti, Stéphanie Gaillard, Simon Horn, Jessica Lovett, Andrew Lü, Alessandro Moghrabi, Anaïs Shen, Peter Szendy, Urvi Vora, for presenting the screenings;
Dylan Abel, Felipe Barbosa, Francisco Cerda, Catherine Chen, Lia Chen, Rose Farman-Farma, Ethan Fortier, William French, Tevah Gevelber, Yunan He, Sarah Levine, Angela Lian, Katherine Tobin, for postering.
An immense thank you to Sylvie Toux (film festival founder, 1995), Regina Longo, Daniel Kamil, Eric Bilodeau, Richard Blakely, who have been vital to this festival's continued success.
And in loving remembrance of those who worked for years to create and support the festival: Shoggy Waryn, Richard Manning, Achim Wieland and Marcin Gizycki.
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Animation by Tim Probert (timprobert.com) |